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23 septembre 2009 3 23 /09 /septembre /2009 19:20

 

 

Une après l’autre, les gouttes s’écrasent sur les toits en taule.  Les traces s’effacent aussitôt en s’évaporant sous la chaleur ambiante. De leur passage éphémère ne retentit que le bruit de celles qui tombent ensuite. Le murmure des percussions d’eau s’accentue jusqu’à former un chœur qui chante la mousson. L’eau grésille, s’amoncelle et ruisselle dans les creux que forment les sinuosités du fer. Elle glisse sur tout leur long pour finir sa course dans les airs avant d’inonder le sol d’humidité. Il pleut comme ces moments de joie intense qu’on ne peut contenir d’aucune façon, un débordement.

 

 

De la rue, montent ces bribes de vie qui s’entendent au loin et qui ne s’écoutent pas. Les rires d’enfants aux cris des marchands estompés par le bruit de l’averse. L’odeur du sol mouillé mêlé au parfum du jasmin et de curry d’une cuisine de trottoir parvient jusqu’au premier étage. A l’intérieur, l’ouverture permet d’apercevoir la pluie comme des filaments continus et transparents sur un fond gris qui fait disparaître la façade d’en face. L’ambiance tamisée par le manque de lumière laisse les couleurs des tentures illuminer la pièce de rouge, d’orange, de fuchsia, de doré avec quelques touches de vert clair acidulé et de bleu. L’imagination permet d’entendre le parquet crépiter sous chaque pas. Les lamelles irrégulières de bois foncé révèlent des écarts où seule la poussière peut se faufiler. Pieds nus, une sensation de douceur lisse accueille les foulées.

 

 

L’ameublement sommaire de la pièce laisse découvrir au premier regard, en son centre des voilages blancs délimitants parfaitement l’espace rectangle d’un lit. Seule la lumière ose pénétrer l’intimité que l’étoffe fine tente de dissimuler, pour laisser les corps se dessiner. Nul besoin de se cacher/se montrer pour être révélé… "Rien n’a plus d’importance, la sensation est reine, Reine du royaume de l’intense, de l’intensité des sens". Se faisant face, les amants semblent s’être arrêtés dans leur mouvement. Assise sur lui, pleinement remplie de son sexe, elle ne bouge plus. Les yeux fermés, les cheveux collés contre son visage, elle expire par saccade comme pour essayer de rattraper son souffle. Par les épaules, elle tient son amant serré contre son bassin, son ventre et ses seins. Les mains soutenant ses fesses, sa tête plongée dans son cou, il l’embrasse avec désir. Sa bouche carnassière dépose sur la peau après l’avoir baiser, les marques rouges de la passion. Un mélange de chaleur, d’humidité et de luxure crée cette moiteur sur les corps entrelacés. Les gouttes de sueur perlent sur les visages crispés, trahissant à défaut de la douleur, un plaisir naissant. On devine alors tous les baisers échangés, les langues happant chaque parcelle de peau à la recherche de l’excitation, les caresses électrisantes,  les mouvements des bassins et l’ondulation des corps. L’arrêt momentané de leur ébat marque sans doute le désir d’une empreinte d’éternité, dans une tentative désespérée que le temps ne reprenne pas sa logique chronophage…

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